EN ROUTE VERS LES SPORADES

Dimanche 4 juillet 2021 de Karistos à RènèsBay (Skyros)

Après une dernière soirée très agréable avec Isabelle et Michel de Bellisa, nos routes se séparent ce matin, ils remonteront entre Eubée et la côte alors que nous avons choisi de passer par l’extérieur pour repasser à Skyros. Nous avions projeté de faire une petite étape pour nous arrêter à l’Ormos Kastri. C’est effectivement très joli, mais contrairement aux commentaires dithyrambiques sur Navily, ce mouillage n’est pas facile, beaucoup d’herbiers et des plaques de roche ou sable dur dans lesquels l’ancre croche difficilement. Un autre bateau occupait la place sur le sable. Après avoir mouillé et plongé pour vérifier l’accroche, nous trouvons le voisinage peu sympathique avec 3 chiens à bord et les aboiements qui vont avec. A 12h30 nous décidons de repartir directement vers Skyros en visant le mouillage de Rènès Bay à 55 miles de là. Route pas très agréable car très houleuse malgré le peu de vent, dans le nez bien sûr. Enfin à 19h30 nous pénétrons dans un univers minéral assez impressionnant ou seules les chèvres manifestent leur présence. Nous mouillons dans l’anse bâbord parfaitement à l’abri et rien ne bouge. Ce soir c’est le grand silence et nous sommes seuls au monde, sans réseau mobile.

Skyros Rènès Bay seuls au monde

Lundi 5 juillet de Rènès Bay à Skyros

Réveillés aux aurores vers 6h30 sans doute par le silence, la nuit a été parfaitement paisible, Yemaya ne tire même pas sur sa chaine, le soleil gagne peu à peu et chasse les derniers recoins d’ombre au creux des collines, les faucons Eléonore surveillent cet univers si désolé et si beau, nous entendons les chèvres que nous devinons à peine au milieu des cailloux ou à l’abri sous quelques pins rachitiques et tourmentés. Baignade matinale, puis nous ne résistons pas à l’envie de mettre pied à terre sur la petite plage. Baignade encore dans une eau à 28 degrés, toujours seuls au monde, pas la moindre voile au loin, pas d’êtres humains et fait plutôt rare, la plage est propre à part deux ou trois morceaux de plastique que nous ramassons pour que notre passage n'ait pas été inutile.

Nous ne pouvons que recommander cette escale loin de tout qui en plus est abritée de la mer du Meltem.

Fin de matinée nous retrouvons le petit port de Linaria, son accueil parfait son quai avec toutes les commodités, la musique tonitruante pendant 10 minutes à l’arrivée du Ferry le soir, puis après quelques minutes de folie quand les familles se retrouvent, que le bateau crache ses voitures et ses poids lourds, le port retrouve sa quiétude.

Seule ombre au tableau notre taverna habituelle nous déçoit avec ses pates à la Langouste dont le prix à triplé pour un plat moitié moins copieux. Plus de Doggy bag  pour demain. Nous apprendrons que c’est aléatoire puisque les cuisiniers changent à chaque saison touristique. L’île ne compte que 2500 habitants en hiver, pas de quoi payer du personnel à l’année…

Mardi 6 juillet. Linaria Skyros

Nous louons une petite voiture pour refaire une visite sur la partie Nord de l’Ile. Cette ile ressemble à un papillon dont le corps serait Linaria ou nous sommes ancrés. L’aile nord est couverte de forêts de pins et de lauriers roses jusqu’en bord de mer alors que l’aile Sud est aride, ce n’est qu’une forêt de cailloux (Rènès Bay est là). Il faut absolument visiter les deux côtés.

Skyros balade sur le côté Nord et port de Linaria

Mercredi 7 et jeudi 8 juillet de Linaria à Agnontas Skopelos

Départ de Linaria à 8 heures en faisant le plus de bruit possible pour apprendre à vivre au bateau voisin encore endormi sur lequel 8 slaves nous ont cassé les oreilles toute la soirée, allant jusqu’à sortir une télé dans le cockpit pour commenter un match de foot avec force libations et éclats de rire jusque tard dans la soirée.

Il fait un temps magnifique et une jolie brise de 10/12 nœuds nous propulse gentiment au près puis travers vers Skopelos ou nous avons choisi de faire escale à Agnontas. Nous avions repéré ce mouillage en 2019 lors d’une ballade en scooter avec les amis.

Il y a de la place au quai, mais avec cette chaleur cela doit être intenable, nous mouillons au milieu et reculons pour aller nous amarrer aux arbres sur la rive Nord. Manœuvre un peu confuse au départ puisque nous ne l’avions pas anticipé. Une fois ancrés nous prenons le temps de mettre l’annexe à l’eau, de sortir les grandes amarres. Une fois encore l’enrouleur de sangle, dans ce cas le dérouleur, nous rend bien service puisqu’il permet de s’amarrer provisoirement très rapidement sans effort pour tirer les lourdes amarres de 40m. Une fois positionnés nous avons tout le temps pour s’amarrer solidement aux rochers ou aux arbres. Manœuvre réussie et nous sommes tellement bien que nous décidons de rester 2 jours entre baignades lectures et siestes.

Agnontas sur Skopelos deux jours au mouillage

Vendredi 9 juillet 2021 d’Agnontas à Agia Kiriaki (Péninsule de Trikeri)

Nous quittons notre beau mouillage dans l’idée de rejoindre la baie voisine de 5 milles de Limani Panormos, mais ce matin il y a bon vent et il nous pousse vers le Trikeri chanel entre la pointe Nord d’Eubée et la pointe Sud du golfe de Volos, alors allons ou le vent nous porte en profitant de cette belle navigation au portant par vent de 12 à 22 nœuds. Nous naviguons entre 5 et 8 nœuds sur une belle mer. Nous optons pour une escale à Agia Kiriaki, malgré les avis partagés sur Navily, certains trouvent le quai trop exposé au ressac, d’autres l’accueil peu agréable, d’autres encore la cuisine pas bonne. Il vaut toujours mieux se faire sa propre opinion et la notre sera très différente.

En premier nous retiendrons que ce site est magnifique, je le classe au même niveau que Geraka.

C’est un petit village de pêcheurs avec des maisons tout au long des quais. Beaucoup de barques de pêche. La balade dans le village aux rues étroites nous permettra encore mieux d’apprécier le site. Achats de fruits et légumes à une camionnette,  la dame est un exemple de la générosité des Grecs puisqu’en plus de prix extrêmement bas elle nous fait cadeaux d’oranges de courgettes etc…

En second l’amarrage au quai devant la taverna Manolos. Il faut mouiller long (80m) et on se retrouve arrière au quai du restaurant, Manolos prend les amarres, la contrepartie c’est d’aller manger chez lui le soir ; ce que nous ferons bien volontiers lorsque nous le voyons préparer les poissons et les oursins sur le quai. Nous n’aurons jamais mangé si prés de Yemaya. Apéritif, Gavros (anchois), Oursins, pasta à la langouste avec 1 langouste chacun, vin, le tout pour 44€. Nous remontons sur le bateau avec le dogy bag pour finir les pates demain. Nous ne risquons pas d’oublier cette escale. D’autant que le soir, comme prévu le vent tombe donc plus de clapot, dés 23 heures plus de bruit, nous passerons une nuit paisible. Quel bel endroit on pourrait être en 1970, tout me rappelle de belles années ou le tourisme de masse n’était pas la norme.

Agia Kiriaki Yemaya amarré au quai de la Taverna Manolos

Samedi 10 juillet 21

Départ à 8h30 pour flâner au moteur à 3 nœuds afin de contourner la péninsule de Trikeri. Nous évitons le village de Trikerion sur sa petite île pour préférer un mouillage solitaire en face, baie de Marjos. Une plage, des oliviers une ou deux cabanes de berger, mouillage presque parfait ; le presque c’est que ce matin nous devrons nous baigner a coup de seaux d’eau en prenant garde de ne pas écoper une de ces petites méduses qui poussées par la brise ont envahies la baie.

Dimanche 11 juillet 2021

Aujourd’hui notre objectif sera de retrouver nos nouveaux amis Isabelle et Michel de Bellisa. La rencontre à lieu à Achileio, petit port sympathique que nous avions découvert lors de notre précédent voyage en ces contrées. Ce qui est fantastique en bateau c’est que nous faisons chaque année de nouvelles rencontres et qu’ainsi naissent de belles amitiés.

L’amitié c’est un sentiment fantastique puisqu’ il se multiplie sans jamais rien retrancher. Tu peux ainsi multiplier des liens avec de nouveaux amis sans rien enlever à tes anciennes relations. Ainsi le terme « partager » n’est pas adapté à ce sentiment, les parts de gâteau ne diminuent pas mais elles se multiplient toujours de la même taille nous sommes toujours aussi riches en ajoutant les rencontres. Seul le temps doit se partager…

Avant d’atteindre Achileio nous avons du renoncer à l’escale de Palaio Trikeri, trop de monde pour seulement 3 places dans le petit port, quand au mouillage voisin de Pithos bay le bateaux y étaient amarrés à touche touche comme dans une marina. Encore un lieu qui malheureusement est soumis à une trop forte fréquentation.  Tant pis nous avons du tester deux autres mouillages avant d'en trouver un qui ne soit pas envahi de méduses. La solution c'est d'éviter les anses dans laquelle la brise pousse ces petites bêtes antipathiques...

Baie de Marjos pour passer la nuit et Agios Georgios pour la baignade sans méduses